Les tables ont été desservies. La piste de danse s’est remplie. Les lumières se sont tamisées. Le volume de la musique a augmenté. Des enfants courent entre les tables. D’autres dorment sur les genoux de leurs mères. J’avale une gorgée de champagne. Sans avoir beaucoup bu, je sens tout de même une légère ivresse. Une légère euphorie.
Sur la terrasse, d’autres comme moi sont sortis pour fumer. Je tire une chaise près vers une table vide. Pose mon verre. Sors mon cigare. L’allume. Tire dessus. Souffle dans l’air doux de cette nuit de juillet une bouffée de fumée bleutée.
La musique arrive à mes oreilles assourdie. Un groupe de jeunes rigole bruyamment un peu plus loin. Je suis rejoint dans mon exil tabagique par d’autres fumeurs. Ils s’installent avec moi. Nous discutons de tout et de rien. Nous profitons de ces instants purs, loin du bruit et de la fureur de la vie réelle. Cadre idyllique. Vin et mets fins. Hommes en costumes. Femmes en robes de soirée.
Je t’observe te trémousser sur la piste de dans. Onduler ton corps parfait sur les rythmes musicaux. Tu es magnifique sous cette lumière, avec cette coiffure travaillée, mais naturelle; avec ce maquillage. CE sourire qui illumine ton visage dit tout le bonheur qui t’envahit ce soir. Si épanouie, si heureuse.
Je me sens soudain à l’étroit dans mon pantalon noir. Si j’osais, je traverserais la terrasse, la salle, viendrais jusqu’à toi, te prendrais par la main, t’entrainerais avec moi dans ce grand parc qui entoure la superbe salle de réception et je te prendrais contre un arbre.
Je n’ose pas. Je finis mon cigare, mon verre. Je retourne dans la salle. Me ressers une flute. L’avale d’un trait. Je te rejoins sur la piste. Je déteste danser, mais je veux te serrer contre moi.
Tu ne me vois pas arriver. Je prends ta taille, te retourne. Tu es surprise. L’espace d’une seconde. Puis heureuse de me voir. Tes yeux brillent. Tu passes tes bras autour de mon cou. Je te serre d’un peu plus près. T’attire conte moi. Poses une main sur ton dos nu. Une autre sur tes fesses. S’il n’y avait pas tant de monde, je la glisserais sous ta robe, sous ta culotte, jusqu’en toi.
Nous dansons. Nous bougeons sur la musique. Plus ou moins dans le tempo. Plus ou moins sur le rythme. Je me fais plus pressant. Plus entreprenant. Je me colle et tu ne peux plus ignorer la tension qui m’habite. Je me penche vers toi, vers ton oreille. Sûr d’être couvert par la musique, je te dis : « je veux te baiser contre un arbre ». Tu glousses. Rire coincé dans ta gorge. Cri d’envie.
Nous quittons la piste, la salle. Nous nous éloignons dans la nuit. Jusqu’à être à l’abri des regards. Nous nous embrassons. Ma main glisse sous ta robe. S’insinue sous ta culotte. Un doigt entre tes lèvres humides. Tu défais ma ceinture. Déboutonne mon pantalon. Il glisse sur mes chevilles. Tu t’appuies contre un arbre. Te tournes. Te cambres, remonte ta robe. M’offres ta croupe.
Je te prends debout. Tu tangues sous mes coups de boutoir. Retiens tes cris. L’alcool. Le lieu. La peur nous excitent tous les deux. La musique nous arrive par vague, portée par le vent. Nous ne suivons plus ce rythme. Le nôtre est bestial, brutal. Nous baisons comme des animaux au fond des bois.
L’air doux de cette nuit me frôle les fesses. Glisse sur mes couilles, me fait frissonner. Mon corps tendu comme un arc se lâche. Je jouis.
Nous nous séparons ne faisant attention de ne pas tacher nos beaux habits, nos chaussures avec le sperme qui goutte de toi. Il tombe sur le sol, dans l’herbe. Petite flaque blanchâtre et visqueuse.
Je me rhabille. Tu remontes ta culotte et baisses ta robe. Nous retournons vers la fête, le bruit, les gens.
Ont-ils remarqué notre absence ? Voient-ils sur nos visages, dans nos yeux, nos sourires ce que nous venons de faire ? Sentent-ils le parfum de sexe qui se dégage de nous ?
Nous dansons au milieu des autres couples. Tu me demandes si nous avons été les seuls à nous éclipser, nous isoler pour baiser. Je te dis que les mariages sont propices à ce genre de situation. L’alcool la fête, et surtout c’est une célébration de l’amour. Nous l’avons célébré de la plus belle façon qui soit.
Ils ont dit…